A bout de souffle, les aventuriers parvienrnt enfin à la porte qu'ils franchirent le plus rapidement possible. A peine eurent-ils passé le seuil que le bruit du mouvement des statues cessa, indiquant manifestement qu'elles n'allaient pas les suivre. Rassurés, ils purent s'intéresser à leur nouvel environnement. Environnement qui s'avera rapidement aussi obscur qu'un souterrain puisse l'être à une telle profondeur.
Leurs premiers pas résonnèrent de façon disproportionnée, comme s'ils se trouvaient non pas dans une grotte mais dans la salle de réception d'un gigantesque palais construit par un seigneur mégalomane. Quelqu'un fit un peu de lumière, mais la seule chose qu'ils purent distinguer était le sol et la porte qu'ils venaient de franchir. Les murs restaient invisibles, bien qu'ils fussent parfaitement tangibles, ils ne reflétaient aucune lumière.
Au sol, de nombreux caractères gravés s'entremêlaient, se chevauchaient, dans une langue que personne ne connaissait plus depuis des siècles, et qu'une vie entière n'aurait suffit à dechiffrer et à traduire. Il apparut cependant que les caractères s'organisaient en lignes, qui, bien que se mélant inextricablement, semblaient toutes se diriger dans la même direction.
Naturellement, tous suivirent cette direction, marchant pendan ce qui leur parut des heures. Au fur et à mesure de leur progression, ils entendaient de plus en plus distinctement ce qui ressemblait au lent battement d'un coeur énorme, dont chaque vibration leur donnait la chair de poule. Du sol commençait à émaner une lumière rougêatre, d'abord faible mais qui repnait de la vigueur, et qui pulsait selon le même rythme que le coeur.
Enfin, ils arrivèrent là ou se croisaient toues les lignes de la pièce sans fin : un immense trône sur lequel une forme, immobile, écrasait de sa puissance latente les intrus qui avaient osé pénétrer dans le sanctuaire. D'immenses lames d'argent dépassaient de ses mains et de ses pieds, la clouant à son trône. Le battement se fit plus distinct que jamais, et tous comprirent que c'était le coeur de la créature qu'ils entendaient, cette forme dont le plus grand des aventuriers dépassait à peine la cheville.
Quelque chose bougea sur la face noyée d'ombre, et la lumière ricocha sur d'immenses dents pointues découvertes dans un sourire qui n'avait rien de rassurant. La forme fut secoué d'un petit ricanement, ce qui se traduit à l'échelle des nouveaux venus impuissants par un tremblement de terre qui les jetta tous au sol. Le son se répercuta des centaines de fois, semblant ne jamais vouloir s'etteindre, pire, s'amplifiant jusqu'a en devenir insupportable.
Ce qui n'étaient pas suffisamment occupés à se boucher les oreilles pour arreter d'observer le monstre virent avec horreur ses doigts se lever et remuer lentement, traçant d'immenses runes lumineuses dans l'obscurité. Un à un, tous s'évanouirent.
______________________________________________________________________
[i]Bynor ouvrit les yeux. Que faisait-il là ? Pourquoi dormiait-il dans à même la pierre de ce couloir ? Désorienté, il mit plusieurs minutes à reconnaître l'endroit, la Fac. Il mit moins de temps à reconnaître les personnes qui s'éveillaient en même temps que lui, tout aussi désorientées si l'on en croiyait leur regard brumeux. Nina, Helioss, Alchimik, Didelabedi, the_nj, Mi!ck@l... Curieuse idée de tous s'endormir dans ce couloir froid. Tout le corps engourdi, il se leva, tentant infructueusement de retourner tous ses souvenirs pour expliquer ce réveil étrange. Tout allait bien à la FAC, aucun problème n'était jamais intervenu, nul n'avait brûlé les lits ni inventé de gaz soporifique, alors quoi ?
Tout à ses réflexions, il n'eut que peu d'attention à l'égard de l'élève qui déboucha dans le corridor, et qui fut manifestement étonné de les voir puisqu'il en lacha les livres qu'il transportait. Il se retourna et hurla à l'attention de ceux qui se trouvaient à proximité :
ILS SONT REVENUS ! VENEZ !!! ILS SONT LA !
Ce qui eu pour effet immédiat de briser les tympans du gnomes et de ses compagnons, qui avaient pour l'instant aussi mal au crâne que s'ils avaient passé la nuit précédante à vider la réserve de la taverne. Observant l'élève se rapprocher, il lui demanda :
-Heu... ça fait combien de temps que vous nous cherchez ?
-Presque deux semaines, instructeur !
-Quoi ?! Mais où étions nous ?
-Heu... hmmm... Je sais plus, jai un trou de mémoire je crois. C'était un truc important en plus.
Puis, avisant d'autres élèves qui arrivaient en courant pour voir les revenants, il leur lança :
-Hein, ils étaient où au fait ?
-Bah, tu sais, ils étaient... heu... je sais plus.
S'ensuivit un brouhaha où chacun s'interrogeait sans parvenir à obtenir une réponse, ce qui n'arrangea pas le mal de crâne des aventuriers. Jusqu'a ce quelqu'un d'un peu censé commence à compter le nombre de personnes, il lança brusquement :
-Et... Où est Inimiminchi ?
Dans les semaines qui suivirent, personne ne put mettre la main sur l'instructeur qui semblait s'être volatilisé. De même, aucun ne su expliquer aux aventuriers où ils étaient passé pendant deux semaines, pas plus qu'eux-mêmes ne parvinrent à s'en souvenir.
Puis l'affaire fut oubliée, et personne n'en parla plus jamais...
Tandis que, des kilomètres sous eux, la forme noire, ayant volé suffisamment de vie pour parvenir à subsister, malgré les dagues d'argent, malgré les maléfices, malgré la prison, replongeait dans son profond sommeil...
Jusqu'à son prochain réveil.